Quelles évolutions pour les banques africaines de demain ?

Ma contribution à l’ouvrage du Club des Dirigeants de Banques et Établissements de Crédit d’Afrique

Depuis la fin des années 2000, un certain nombre d’innovations, susceptibles de disrupter les services financiers traditionnels, redéfinissent les frontières entre banques, acteurs traditionnels et start-up financières. Ces évolutions ont introduit l’immédiateté, réduisant le délai de traitement des opérations, permettent l’ouverture de compte à distance, revisitent l’acte d’achat et le moyen par lequel les commerçants peuvent vendre leurs produits, et dématérialisent l’accès au crédit, entre autres. Tous les métiers financiers sont concernés. Et ces évolutions sont suffisamment importantes pour imposer aux régulateurs le défi d’un nouvel équilibre à trouver entre stabilité financière, protection des consommateurs, concurrence et innovation. 

Il s’agit, globalement, pour les entreprises du secteur bancaire et financier de faire face à une augmentation de la concurrence dans un secteur traditionnellement 

oligopolistique et de pivoter face à la transformation profonde du mode de consommation des services. La place croissante de l’individu et de son pouvoir en tant que consommateur, associée à une « horizontalisation » des sociétés, remet en question le rapport des banques africaines à leur clientèle. Passant ainsi de l’accès au compte bancaire comme un privilège à une nécessité pour la banque de conquérir – voire de séduire – le client pour le recruter, dans un monde d’offre pléthorique en pleine globalisation. Les établissements qui auront su adapter leurs organisations aux exigences du marché traverseront avec succès les années d’incertitude induites par ces transformations sociétales profondes. 

Ainsi, face à une évolution du standard vers des services plus simples d’accès, plus rapides et moins chers, ainsi qu’une concurrence accrue, les opérateurs économiques (y compris les administrations), n’ont d’autre choix que de transformer leurs services pour les rendre accessibles à distance (via un ordinateur ou un téléphone), simples d’utilisation, permettant un accès transparent à une information fiable, avec une libre circulation des fonds accompagnant opportunément l’essor des entreprises africaines et la mobilité des individus. 

Dans le futur, on peut parier que la population africaine dans son ensemble aura accès à des services financiers dématérialisés, diversifiés et personnalisés en soutien de son activité, et dont l’usage et le choix seront éclairés par une connaissance fine de ces services, acquise à l’école via l’éducation financière. 

Ainsi, la clientèle elle-même pourra s’adresser aux fournisseurs de services financiers, à même de proposer les packs de services dont le client a besoin, englobant – selon la situation de l’individu, du ménage, de la PME ou de la grande entreprise – des services construits par la banque avec des partenaires de confiance. La banque africaine devenant ainsi une plateforme de services financiers à destination de tous les acteurs africains (retail et corporate), accroissant potentiellement ainsi considérablement le niveau d’intermédiation du système bancaire et l’assiette de sa marge en formalisant davantage d’opérations. Le secteur bancaire aura aussi opportunément innové en matière de gestion des données en impliquant les acteurs économiques dans leur valorisation et en matière de connaissance client. Quel est le chemin ? 

Mon analyse – avec des pistes de réponses – figure en tant que chapitre dans l’ouvrage « Banques africaines Les grands défis » publié en février 2021 par le Club des Dirigeants de Banques et Établissements de Crédit d’Afrique.

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